La France prévoit de payer 9,7 milliards d’euros, soit environ 9,8 milliards de dollars, pour renationaliser entièrement EDF, le géant de l’électricité soutenu par l’État, dans une mesure qui, selon le gouvernement, lui permettrait de renforcer l’indépendance énergétique du pays, de réviser son programme nucléaire et d’investir dans les énergies renouvelables. .
Le ministère français des Finances dit mardi qu’il offrirait aux actionnaires d’EDF 12 € par action pour les quelque 14 % des actions de l’entreprise que le gouvernement ne possède pas déjà. Ce prix est supérieur de plus de 50 % à ce que les actions se négociaient il y a un peu plus de deux semaines lorsque Élisabeth Borne, la première ministre, a annoncé le plan de renationalisation.
Les actions d’EDF, qui avaient été suspendues dans l’attente des détails de l’offre, ont augmenté de 15% lors de leur réouverture à Paris mardi. Le ministère des Finances a indiqué qu’il prévoyait de déposer l’offre auprès du régulateur du marché d’ici début septembre.
Bien que la France tire environ 70 % de son électricité de l’énergie nucléaire, Mme Borne a noté qu’elle ne pouvait plus compter sur le pétrole et le gaz russes. Le gouvernement doit assurer sa souveraineté énergétique en détenant 100% du capital d’EDF, a-t-elle déclaré. L’entreprise, qui a 43 milliards d’euros de dettes, est le principal producteur d’électricité en France et exploite l’ensemble de ses centrales nucléaires.
Environ la moitié de la flotte atomique française a été mise hors service en raison d’une série de problèmes inattendus qui ont frappé EDF, notamment la corrosion à l’intérieur des centrales et un climat plus chaud qui rend plus difficile le refroidissement des réacteurs vieillissants. Les pannes ont fait chuter la production d’énergie nucléaire du pays à son plus bas niveau en près de 30 ans, poussant les factures d’électricité à des niveaux record alors que la guerre en Ukraine alimente une inflation plus large.
Liz Alderman, Constant Méheut et Aurélien Breeden ont contribué au reportage.